Plus de 3500 habitants du village Nerasht ont quitté leur village natal. Ils sont à la recherche d’une résidence permanente dans les pays de l’UE et des États-Unis. Quant au nombre d’étudiants, il a subi un déclin exceptionnel. Durant l’année scolaire 2013/14, le nombre total d’élèves inscrits était de 245, à la différence de 2005/06, où l’on comptait 450 inscriptions.

La démographie de Nerasht, de la commune de Tearcë a changé en mal. Des centaines de jeunes quittent les villages qui se trouvent tout autour. Le village de Nerasht e reconnu pour être un exemple classique de l’émigration massive des habitants à destination de l’Europe. L’inscription des enfants âgés de plus de 6 ans dans les institutions scolaires, est l’une des indices qui montre que Nerasht a subi a cause de l’émigration.

« Je connais personnellement environ 1300 personnes qui ont émigré au Danemark », dit un habitant du village. « Le nombre d’habitants qui quittent le village est incroyablement grand », indique ce villageois très inquiet pour le future du village et des alentours. Selon les organisations locales, le nombre d’émigrants du village atteint 3500 personnes, écrit inbox7. La majorité sont partis dans les années 70, avec comme rêve de résider de façon permanente mais durant ces trois dernières décennies, la deuxième vague émigrante a commencé, et il est impossible d’arrêter cette foule. Les routes vides du village se remplissent durant l’été, lorsque la diaspora rend visite au pays pour les vacances. Certains partaient pour s’unifier avec des membres de leurs familles qui ont quitté le pays plus tôt, et d’autres partaient pour y vivre pour toujours. Ces facteurs ont eu pour effet la baisse de natalité de la population de la commune et des villages.

Aujourd’hui, la population du village a été carrément divisée en deux au fil des dix dernières années. Fadil Lushi, conseiller pédagogique auprès du département régional du développement de l’éducation à Tetovo déclare que « le nombre d’élèves du village diminue d’année en année ». Selon les données officielles, en 2010, l’école primaire du village de Nerast dénombrait 321 élèves au total, alors que pour l’année 2013/2014, cette école en compte seulement 245. La diminution est qualifiée de catastrophe.

Le manque d’habitant inspire une vraie tristesse. Les élèves âgés de 9 ans sautent et joue dans la cour de la vieille école. Ils communiquent parfois avec l’un avec l’autre en anglais. Ces enfants ne vivent pas dans un très bon environnement, et ils doivent se préparer à des lendemains remplis de dilemmes. « J’ai commencé à apprendre l’anglais il y a trois ans », dit une petite de 10 ans. Leur perspective ainsi que la tendance pour s’éloigner du village se retrouve également dans les villages de la commune de Tearcë. Rahim Hyseini explique qu’un grand nombre de jeunes de Macédoine voient comme perspective et comme route d’espoir l’émigration vers l’Europe. Cet homme est un journaliste et habitant du village, et il met au clair la raison principale du départ massif : la situation économique.

« Ils partent tous à la recherche de meilleures perspectives économiques, où ils auront le droit et la possibilité de faire ce dont ils rêvent. Ceci ne concerne pas seulement Nerasht, mais également un grand nombre de jeunes de Macédoine » dit Hyseini.

La faute pour cette émigration massive revient aux autorités responsables, lesquelles n’ont pris aucune mesure pour prévenir ce phénomène. L’émigration de la jeunesse du village de Nerasht a des causes socio-économiques, car leur pays natal ne peut leur combler les besoins économiques, selon certains autres habitants du village. « Ce phénomène existe depuis des années, et il continue encore aujourd’hui. La différence, c’est qu’aujourd’hui, il est plus intensif » affirme Tefik Mustafi, un habitant du village, pour Inbox7.

« Tant que l’état ne prend aucune mesure pour changer les politiques sociales, ce phénomène va continuer ». Il dit que la jeunesse va continuer à garder espoir pour quitter le pays. « Les investissements sont la seule solution pour prévenir ce mal» révèle Tefik Mustafi. En outre, Hyseini signale que  le pays doit formuler des politiques concrètes pour la création d’emploi qui arrêtera l’émigration des jeunes, qui sont les plus touchés par ce phénomène. Il ajoute que « dans les pays européens, nous offrons nos capacités pour moins que rien ».

Selon les rapports de la Banque Mondiale, la Macédoine est classée 23ème sur 25 au niveau du nombre d’émigration.

Fadil Lushi : à cause de l’émigration, le nombre d’élèves dans toutes les écoles a diminué.

La Banque Mondiale a annoncé que jusqu’en 2010, 447.000 citoyens de Macédoine ont quitté le pays. Selon les statistiques, 21.9 % de la population de Macédoine vit à l’étranger. Malheureusement, la situation est la même à l’est de la Macédoine. Selon un sondage, le nombre d’habitants qui quitte le pays chaque année atteint le nombre horrifiant 3000-3500 et ce, seulement pour les villages de Vinica, Koçani, Kamenica, et Delçeva. La Banque Mondiale a également constaté que les citoyens de Macédoine émigrent le plus fréquemment dans les pays comme l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Slovénie, la Croatie, la France, le Canada, et l’Australie. En contrepartie, rien n’a changé. La vie et la joie du village se trouvent quelque part, dans les pays Européens. Les véhicules produits durant le socialisme alourdissent encore plus le paysage du village, alors que les maisons de style occidental, construites par les villageois de la diaspora, sur les deux côtés de la route, donnaient l’impression d’être inhabitées. Les villages de la commune de Tearcë rencontrent une diminution dramatique du nombre d’élèves ainsi qu’une émigration permanent massive de la population vers le monde occidental.