Intégration
Une nouvelle diaspora d’origine albanaise en Suisse
Ils font ici leur deuxième émigration: ils sont venus d’Italie, de Grèce etc... pour un nouveau destin en Suisse. Qui sont-ils? Albinfo.ch leur a consacré ce numéro
Depuis quelques années, une nouvelle diaspora s’est ajoutée à la “traditionnelle” diaspora albanaise de Suisse, originaire du Kosovo, de Macédoine et (moins) d’Albanie. Il est question d’un nombre considérable d’Albanais d’origine, provenants de différents autre pays de l’UE, où ils vivent depuis plusieurs années. Après avoir obtenu la nationalité dans des pays comme l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, la France ou la Grèce, ces nouveaux européens ont obtenu leur droit de faire partie du marché du travail suisse. Ce dernier est devenu un vrai aimant non seulement pour les experts des pays de l’UE mais également pour les travailleurs tout profils. Les Albanais font donc aussi partie de ces arrivées en tant que ressortissants des pays mentionnés.
Les Albanais de Grèce, une “nouveauté” en Suisse
D’Italie, d’Allemagne, d’Autriche et de France, comme pays voisins de la Suisse, les “racines” des Albanais qui vivaient dans ces pays sont précoces, mais plus durables. Toutefois, la nouveauté réside dans leur venue progressive en Suisse, en tant que Grecs. Ces derniers, ressortissants d’Albanie et après avoir passé une vie en tant qu’émigrés en terre hellène, où ils ont également été naturalisés, ils ont décidé de reprendre la route de l’émigration mais vers la Suisse cette fois-ci, un pays qui offre plus de perspectives, et ce différents aspects.
Dans le but de découvrir un peu plus cette nouvelle tranche de la communauté albanaise de Suisse, albinfo.ch leur a justement consacré ce numéro de la revue. Ainsi, nos journalistes ont trouvé et présenté un nombre de familles, individus et entreprises de cette population. Ces derniers relatent dans leurs confessions des histoires d’émigrations aux plusieurs visages: d’Albanie, de Kosovo ou Macédoine vers la Grèce ou l’Italie, et ensuite depuis ces pays vers la Suisse. Ils parlent également des motivations qui les ont poussés à entreprendre ce changement, de l’adaptation dans leur nouveau pays, des différences entre les deux pays, et pleins d’autres sujets.
Quelles sont les règles qui rendent possible l’installation des citoyens de l’UE en Suisse?
Quel est le cadre légal qui a rendu possible la création de cette nouvelle catégorie d’albanais en Suisse? Le texte suivant tente d’éclaircir cet aspect.
Les ressortissants des pays de l’UE/AELE bénéficient de la libre circulation des personnes, en vigueur depuis 2002 entre la Suisse et les pays membres. Depuis ce temps, l’accord en question a subi quelques mises à jour. Sur cette base, les citoyens respectifs ont le droit de venir en Suisse, de s’y installer, de rechercher de l’emploi ou de créer une entreprise indépendante. Seuls les ressortissants bulgares, roumains et croates sont soumis à des quotas, et n’ont donc pas eu des droits égaux avec les autres ressortissants de l’UE. Mais depuis le 1er juin 2019, les Bulgares et les Roumains sont égaux à tous les autres ressortissants l’UE/AELE. En ce qui concerne la Croatie, en tant que nouveau pays de l’UE, c’est la même clause sur les quotas qui prévaut.
Dans le cadre des actualisations mentionnées, la situation des ressortissants de l’UE/AELE sur le marché suisse du travail est à présent quasiment égale avec ceux des ressortissants suisses. Toutefois, en tenant compte des avantages qu’offrent l’emploi et le séjour en Suisse, les citoyens de l’UE ont profité de ces possibilités. Ainsi, leur présence importante, surtout dans les zones frontalières, a souvent fait l’objet de polémique entre les forces politiques suisses et de manifestations isolées de la population de la partie du sud, le canton italophone du Tessin, où l’on a manifesté car les « Frontalieri », comme on appelle les travailleurs venant de l’autre côté de la frontière, car ils «volé les emplois des Suisses ».
Par ailleurs, les statistiques démontrent qu’il existe une baisse du flux des citoyens de l’UE vers la Suisse, comparé au pic qu’il avait atteint vers 2010. Mais malgré la baisse relative, ces ressortissants étrangers continuent de composer le plus grand nombre d’étrangers ayant le droit de séjourner et de travailler en Suisse. De ce fait, à la fin du mois de mars 2019 ou au premier trimestre de cette année, 2’090’669 citoyens étrangers ont vécu en Suisse. Parmi eux, 1’429’482 sont ressortissants de la zone UE/AELE tandis que 661’187 des pays tiers.
Le pourcentage et le plus grand nombre de ressortissant est occupé par les Italiens, soit 322’888 ou 15.4%. Ces derniers sont suivis par les Allemands au nombre de 308’736 ou 14.8% alors qu’à la troisième place se trouvent les Portugais avec 265’621 personnes ou 12.7% et les français avec 136.519. En ce qui concerne les étrangers non issus de l’UE/AELE, ce sont les Kosovars qui sont en tête avec 113’482 ou 5.2%.
Le livret G (autorisation frontalière)
Les ressortissants étrangers domiciliés dans les états voisins, qui travaillent dans la zone frontalière Suisse, peuvent se munir d’une carte d’identité G. Les ressortissants de l’UE/AELE qui désirent s’installer et travailler en Suisse pour plus de trois mois, sont dans l’obligation de se présenter à la commune où ils travaillent dans les 14 jours suivant leur arrivée et ce avant de commencer à travailler. Pour les ressortissants d’UE 17 (les « anciens » états membres de l’UE) et l’AELE, les zones frontalières ne sont pas valables. Les frontaliers qui travaillent en Suisse doivent rentrer dans leur pays au moins une fois par semaine.
Le livret L: autorisation de courte durée
La durée de cette autorisation de séjour dépend du contrat de travail mais dans la plupart des cas, il est question de 3 à 12 mois. Un livret L est obtenu par les personnes ayant un contrat de travail qui ne dure pas plus d’une année. Les individus qui recherchent activement un emploi peuvent obtenir un livret L, après trois mois de séjour en Suisse. Le fait de se présenter est suffisant. Toutefois, si la recherche d’emploi dure plus longtemps, il est nécessaire de se présenter et de s’inscrire à la commune où ils vivent et qu’ils postulent pour un travail régulier en Suisse.
Les ressortissants des « anciens » pays membres de l’UE/AELE (EU 17) qui pendant un temps plus court que trois mois désirent exercer une activité lucrative indépendante en Suisse ou qui ont été envoyés par l’un des pays de l’EU 17 n’ont pas besoin de permis spécifique. Mais il est exigé de leur part de se présenter. L’inscription peut se faire en ligne tandis qu’ils doivent se présenter physiquement avant de commencer à travailler.
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