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Situation dramatique, trois autres députés de l’opposition arrêtés

Les députés Haxhi Shala, Ismail Kurteshi et Fisnik Ismajli ont été arrêtés aujourd’hui par la police kosovare. L’opposition a été jetée hors de l’Assemblé sur décision de la coalition. La police du Kosovo a arrêté aujourd’hui trois membres du bloc d’opposition, Haxhi Shala du parti Nisma për Kosovën (L’initiative pour le Kosovo), ainsi que Ismail […]

Les députés Haxhi Shala, Ismail Kurteshi et Fisnik Ismajli ont été arrêtés aujourd’hui par la police kosovare. L’opposition a été jetée hors de l’Assemblé sur décision de la coalition.

La police du Kosovo a arrêté aujourd’hui trois membres du bloc d’opposition, Haxhi Shala du parti Nisma për Kosovën (L’initiative pour le Kosovo), ainsi que Ismail Kurteshi et Fisnik Ismajli du parti Vetëvendosja (Autodétermination). Les deux premiers ont été arrêtés car ils sont soupçonnés d’avoir diffusé du gaz lacrymogène à l’intérieur de l’Assemblée, en pleine session plénière. Quant à  Ismajli, ce dernier a été arrêté pour détention de deux bombes de gaz dans sa poche.

Alors que la situation au Parlement devenait toujours plus dramatique, la présidence de l’Assemblée a décidé d’exclure l’opposition des sessions du Parlement. Sa décision a été mise en œuvre par la police spéciale du Kosovo, qui a empêché les députés de l’opposition d’entrer au Parlement. La décision a été prise après que l’opposition s’adonne à nouveau à des tirs de gaz lacrymogènes à l’intérieur de l’Assemblée, toujours en réaction aux deux récents accords.

Avec ces trois nouvelles arrestations, en additionnant les deux membres de l’opposition arrêtés la veille (Kurti et Kadaj- Bujupi) et les deux fugitifs (Topalli et Haxhiu), l’opposition se retrouve amputée de son bras radical au législatif.

La députée et vice-présidente de l’Assemblée, Aida Dërguti, a déclaré que l’exclusion des députés de l’opposition de la séance est contraire aux règles de procédure de l’Assemblée. Elle a annoncé plus de manifestations.

« Un parlement sans opposition n’est pas digne de ce nom », a déclaré Dërguti.

Pour les partis de l’opposition, l’exclusion de l’opposition de l’Assemblée « est la fin de la démocratie parlementaire au Kosovo ».

La police du Kosovo explique que l’arrestation des deux députés Haxhi Shala et Ismail Kurteshi se fait par ordre du procureur compétent. En ce qui concerne l’exclusion de l’opposition de la session, la police a déclaré que « cela a été fait pour assurer la sécurité au sein de l’Assemblée ».

La police du Kosovo, par ordre du procureur compétent, a communiqué aux députés Kurteshi et Shala l’ordre verbal du procureur de se faire accompagner au poste de police pour un interrogatoire.

L’analyste politique Fisnik Korenica, membre du Groupe d’études juridiques et politiques, a déclaré pour REL que la situation à l’Assemblée n’est qu’un renouvellement de situations similaires qui ont eu lieu ces derniers mois quand l’opposition a tenté d’interrompre le déroulement des sessions parlementaires. Selon lui, le gouvernement et l’opposition doivent trouver une solution pour apaiser les tensions.

« Si l’Assemblée décide d’exclure l’opposition, avec n’importe quelle formule procédurale, elle sape sa propre légitimité. D’autre part, s’il n’y a pas de dialogue entre les deux partis, cela nuira au processus », a-t-il dit. Le député de Vetëvendosje, Ilir Deda, via un message sur Facebook, a déclaré que la suspension de l’opposition est la suspension de la démocratie. Selon lui, de telles suspensions n’existent ni en Russie, ni au Venezuela, ni en Biélorussie. « Les événements d’aujourd’hui marquent la fin du gouvernement de Mustafa-Thaçi. La coalition du PDK- LDK représente le régime le plus anti démocratique qu’ait connu le Kosovo au cours de ces 16 années de liberté » a-t-il ajouté.

Les membres de la coalition PDK- LDK et les partis minoritaires continuent de travailler. Les députés ont approuvé le projet de loi sur la ratification de l’accord entre le gouvernement du Kosovo et le Luxembourg. Lors de cette session, il est prévu de procéder à l’examen des 35 points de l’ordre du jour.