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Manifestation de masse contre le gouvernement Gruevski

Le leader du parti de l'opposition, Zoran Zaev, a fait savoir devant 100'000 manifestants à Skopje qu'il était temps pour le premier ministre Nikolla Gruevski de quitter le pouvoir

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Plus de 100 mille citoyens ont répondu à l’appel de l’opposition pour protester au centre de la capitale Skopje contre le gouvernement du premier ministre Nikolla Gruevski. C’était la plus grande manifestation organisée par l’opposition depuis que le parti de Gruevski « VMRO-DPMNE » est au pouvoir en Macédoine (2006-2015).

La manifestation était organisée par le plus grand parti de l’opposition, LSDM. Les communautés minoritaires, dont les Albanais et les Turcs, ont répondu présent à cet appel. Des diplomates internationaux étaient également présents, dont Ricard Hove, euros parlementaires et chargés du rapport sur la Macédoine auprès du Parlement Européen.

Cette manifestation est considérée comme la première étant multiethnique en Macédoine, où les Albanais et les Macédoniens se sont rassemblés pour protester. Ces deux peuples s’étaient affrontés dans un conflit armé en 2001, qui s’était soldé par un accord de paix, qui n’a toutefois jamais été respecté par le gouvernement au pouvoir.

Durant la manifestation, les manifestants scandaient contre le premier ministre Gruevski, en réclamant notamment sa démission. Ce message a été répété en plusieurs langues. Le message le plus puissant est venu des étudiants macédoniens, qui ont demandé la démission du « gouvernement criminel ».

Macédoniens et Albanais, ensemble contre Gruevski

Le porte-parole du parti LSDM, Patar Shillegov, a indiqué que plus de 100’000 personnes étaient présentes à la manifestation. Il a fait comprendre que le peuple restera devant le bâtiment du gouvernement jusqu’à la démission de Nikolla Gruevski. « La démission n’est plus très loin et le peuple restera ici » s’est-il exprimé, tout en affichant sa satisfaction pour la participation des Albanais.

Zoran Zaev, président de la ligue sociale-démocrate, a affirmé devant les manifestants qu’il était temps pour le premier ministre Gruevski de partir. « Les heures de Gruevski sont comptées et il doit quitter le bâtiment du gouvernement » a indiqué Zaev.

Le leader de l’opposition a accusé le gouvernement d’actes criminels, manipulation des élections, violations à l’encontre des institutions et des citoyens à travers différents types de chantages.

« La vérité sur la situation de la Macédoine a été dévoilée, et les rues de Skopje remplies de monde le prouvent. Nous avons décidé de réinstaurer la démocratie. Nous allons instaurer la loi. Nous faisons ceci avec tous les citoyens, sans distinguer leur origine ou religion » a souligné Zaev.

La manifestation est suivie de près par les représentants de la communauté internationale également, et l’on remarque une présence importante des forces de police qui protègent les aménagements du gouvernement. « Gruevski, loin ! » « Adieu, Nikolla » « À bas le gouvernement criminel », « Je proteste » sont des panneaux que l’on pouvait distinguer.

La plus grande manifestation de l’opposition

Ces manifestations en Macédoine ont éclaté après la publication d’un grand nombre d’écoutes téléphoniques par le leader de l’opposition, Zoran Zaev. Il a en effet lancé, ce qu’il nomme, 31 « bombes » démontrant le derrière des rideaux du gouvernement Gruevski, de ses ministres, de ses cousins ainsi que de Sasho Milajkov, chef du contre-espionnage.

Toute cette structure gouvernementale, et sans exclure les ministres albanais, a pris part à ce crime organisé et à cette corruption. Le scandale le plus grave fut le meurtre de deux personnes par les gardes du premier ministre Gruevski.

Cependant, l’apogée du crime a été atteinte à Kumanovo, dans le quartier « Trimave », dans lequel résident principalement des Albanais. Le 9 mai dernier, 22 personnes y ont trouvé la mort, dont 8 policiers. 40 membres des forces de l’ordre ont été blessés et plus de 60 maisons ont été détruites, sous l’effet des bombardements.

En outre, des sources internationales indiquent que cette opération de la police macédonienne ne constituait qu’un coup de théâtre organisé par trois personnes : le premier ministre Gruevski, l’ex-ministre de l’intérieur, Gordana Jankullovska, ainsi que le chef du contre-espionnage, Sasho Mijallkov. Cette opération a été soutenue par trois agents albanais ayant servi pour le service de contre-espionnage.

Un grand nombre d’analystes internationaux et des Balkans espèrent que ces éléments annonce la fin de l’époque du premier ministre Gruevski. La manifestation d’aujourd’hui se poursuit dans le calme…