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Pour une Suisse au-delà du « Nous » et des « Autres »

 Le 27 septembre, le peuple suisse sera appelé aux urnes pour se prononcer une fois de plus sur une initiative contre l’emprise étrangère – l’initiative populaire « Pour une immigration modérée ». La prise de position de la Commission fédérale des migrations CFM indique clairement que la Suisse dispose bel et bien d’instruments lui permettant de gérer la migration et que les scénarios menaçants utilisés tant par les partisans que par les opposants de l’initiative méconnaissent la réalité sociale et économique.

De tout temps, l’immigration et l’émigration ont modelé l’histoire de la Suisse. Au tournant du millénaire, les États de l’UE et de l’AELE (Norvège, Islande, Liechtenstein, Suisse) ont créé conjointement un espace dans lequel les citoyens sont libres de choisir le lieu où ils souhaitent habiter et travailler. Cependant, la mobilité transfrontalière n’est pas complètement libéralisée ; elle est en effet soumise à des conditions et contrôlée : en matière de politique étrangère par le cadre législatif contraignant de la libre circulation des personnes et en termes de politique intérieure, par des mesures d’accompagnement. Ces dernières protègent les travailleurs en Suisse contre les abus et favorisent leurs chances sur le marché du travail.

Au cours des 50 dernières années, l’immigration a suscité des débats controversés et animés à intervalles réguliers. À ce propos, il semblerait qu’il ait échappé à un certain nombre de personnes que la société a changé. Les migrants d‘hier sont devenus des autochtones. Leurs enfants et petits-enfants se considèrent depuis longtemps comme Suisses.

Avec son approche constructive de la diversité et de la pluralité, la Suisse s’est donné un atout majeur. Elle a su impliquer les différents groupes de population dans le « Projet Suisse ».

Il est temps que la Suisse se forge une nouvelle identité. La société tout entière est appelée à trouver des réponses aux défis sociétaux et économiques de l’avenir. Ces défis ne pourront être relevés en opposant la notion de « nous » et les « autres ». Pour façonner son avenir, le pays a besoin de toutes ses forces – aussi celles de ceux qui n’ont pas de passeport rouge à croix blanche.

Dans sa prise de position, la Commission fédérale des migrations CFM expose en quoi consiste l’initiative populaire « Pour une immigration modérée (initiative de limitation) », ses enjeux et les défis auxquels la Suisse devra répondre à l’avenir.

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