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Pajtim Statovci remporte le Prix international de littérature pour son roman “Mon chat, la Yougoslavie”

L’auteur finno-albanais partage le prix de 35 000 euros avec son traducteur en allemand, Stefan Moster.

L’auteur kosovar Pajtim Statovci, qui écrit en finnois, et son traducteur allemand Stefan Moster ont reçu le Prix international de littérature de cette année. Ce prix, d’une valeur de 35 000 euros, lui a été décerné pour son roman “Mon chat, la Yougoslavie”. Le prix est décerné par la Maison des cultures du monde à Berlin et la Fondation Elementarteilchen.

L’auteur Statovci est né en 1990 au Kosovo. À l’âge de deux ans, il a émigré du Kosovo en Finlande avec ses parents albanais et vit à Helsinki. Il s’est fait connaître grâce à plusieurs de ses œuvres littéraires qui ont été traduites ces dernières années dans des langues européennes, dont l’allemand. Récemment, le travail du jury du Prix international de littérature a été remis en question. Deux anciens membres du jury ont affirmé dans l’hebdomadaire “Die Zeit” que le prix de 2023 n’était pas basé sur des critères littéraires, mais plutôt sur des critères politiques.

La Maison des cultures du monde a rejeté ces accusations. La raison de la nomination du livre était sa qualité littéraire exceptionnelle. Quelques mots sur le roman primé. Eminja grandit dans l’ex-Yougoslavie dans les années 1980, puis s’enfuit en Finlande avec sa famille. Bekim (le protagoniste du roman) n’a pas vraiment envie de s’occuper de ses origines et de sa famille. Il finit par le faire, car Statovci confronte l’histoire de Bekim (avec une identité sexuelle “queer”) avec celle de sa mère, qui a grandi dans le Kosovo rural et a été mariée à un homme violent à un jeune âge. C’est un roman tout à fait “européen”, selon le jury, présenté par les écrivains Asal Dardan et Cia Rinne.

“Un roman qui brise les conventions des récits auto fictionnels sur le thème de la migration”, écrit le journal allemand Tages Zeitung. En Finlande, les histoires littéraires de migration sont rarement lues, explique Stefan Moster, qui a reçu le prix en tant que traducteur du roman. Mais bien sûr, elles existent : Statovci parle des conceptions violentes du monde auxquelles il a été exposé dans sa jeunesse, du sentiment lancinant d’infériorité et de son désir maniaque d’en savoir plus que ses pairs finlandais.