Fin des manifestations antigouvernementales, plusieurs blessés

  L’épilogue des protestations antigouvernementales est de plusieurs policiers blessés, un véhicule blindé brûlé et l’arrestation de quelques manifestants. L’opposition menace de nouvelles manifestations. Réactions de la part des internationaux.

L’épilogue des protestations antigouvernementales est de plusieurs policiers blessés, un véhicule blindé brûlé et l’arrestation de quelques manifestants. L’opposition menace de nouvelles manifestations. Réactions de la part des internationaux.

Un groupe de sympathisants de l’opposition s’est confronté à la police du Kosovo lors de la manifestation. Le but de la manifestation était de dénoncer les accords avec la Serbie et le Monténégro, l’Association des municipalités à majorité serbe et la démarcation des frontières. L’opposition exige la démission du gouvernement, en particulier après que la Cour constitutionnelle a confirmé que ces accords constituent une violation de la Constitution.

Les manifestants ont d’abord attaqué avec des cocktails Molotov le bâtiment du gouvernement, qui a pris feu, et ensuite un véhicule blindé de la police. La réaction de la police, qui a fait usage de gaz lacrymogènes, ne s’est pas fait attendre. Les affrontements entre la police et le groupe de manifestants ont continué jusque dans la soirée. La « bataille » a eu lieu à plusieurs endroits, passant par les places « Skënderbeu », « Mère Teresa », « Zahir Pajaziti », « Biblioteka Kombëtare » et jusqu’à « Rrethi ». Sur chacune de ces places, les poubelles ont été brûlées et jetées dans la rue.

14 blessés lors des manifestations violentes

Le porte-parole de la police du Kosovo, Baki Kelani, a annoncé qu’environ 8 mille citoyens étaient présents lors du rassemblement, alors que l’opposition affirme que le nombre de manifestants était d’environ 100 mille. Malgré ces chiffres contradictoires, il s’agit bien de la plus grande manifestation jamais organisée par l’opposition.

Kelani a également déclaré que suite aux violences, on compte dix blessés parmi les policiers, ainsi que deux citoyens et deux journalistes. La police a procédé à l’arrestation de 24 manifestants.

Les diplomates internationaux et les représentants des institutions du Kosovo ont réagi contre les manifestations violentes.

Dans une publication sur Facebook, la Présidente du Kosovo, Atifete Jahjaga, a condamné les actions de l’opposition, les qualifiant « d’actes de vandalisme ».

« Je condamne le vandalisme contre les biens publics et l’utilisation d’objets qui mettent en danger la vie des citoyens du Kosovo et celle des forces de sécurité, qui protègent les institutions du pays. La manifestation est un droit inaliénable dans toute démocratie, un droit garanti par la Constitution. Mais les incendies criminels des institutions du pays aujourd’hui sont totalement inacceptables » a-t-elle écrit.

L’UE préoccupée par la violence des manifestations

Le bureau de l’Union européenne au Kosovo a condamné les actes de destruction des biens publics lors de la manifestation, qui a dégénéré sur la fin.

« L’Union européenne est préoccupée par la spirale de violence des manifestations de l’opposition, condamne les dommages à la propriété publique et appelle à la paix, qui est la seule voie que le Kosovo doive suivre », est-il écrit dans la réaction de l’UE.

Les trois partis de l’opposition, le Mouvement Vetëvendosje, l’AAK et l’Initiative pour le Kosovo, dans une déclaration commune, ont remercié les citoyens pour la participation massive à la manifestation antigouvernementale.

« A la fin de la manifestation, de nombreux citoyens ont réagi spontanément en protestant contre le gouvernement. La colère des citoyens qui s’est exprimée lors de la confrontation avec la police est le résultat de l’insistance d’Isa Mustafa à maintenir Zajednica et son pouvoir personnel. Nous regrettons tout incident, mais soulignons également que la principale cause de ces incidents est le manque de réflexion de la part du gouvernement face à la réaction déterminée des citoyens ».

Le Conseil de sécurité du Kosovo condamne fermement l’escalade de la violence lors de la manifestation organisée par les partis d’opposition.

«Le Conseil de sécurité demande aux partis de l’opposition de renoncer au scénario de démolition de l’ordre institutionnel et constitutionnel du Kosovo et à l’utilisation de la violence ».