La musique
Les ambassadeurs de la culture albanaise, Gjon’s Tears et Elina Duni, incontournables du Festival International du Film de Fribourg
Albinfo.ch en a profité pour rencontrer à Fribourg les deux Ambassadeurs de la culture albanaise en Suisse et en savoir plus sur leur engagement dans ce festival
La 36e édition du Festival international du film de Fribourg bat son plein. Par rapport aux années précédentes, l’édition de cette année se caractérise par une participation importante des Albanais. Nous retrouvons Gjon’s Tears d’un côté avec la tâche de conservateur de la section DIASPORA, qui à travers le cinéma représente la culture du pays dont il est originaire, tandis que de l’autre côté se trouve Elina Duni, dans le rôle de membre du jury international pour les longs métrages.
Albinfo.ch en a profité pour rencontrer à Fribourg les deux ambassadeurs de la culture albanaise en Suisse et en savoir plus sur leur engagement dans ce festival.
Albinfo.ch: Bonjour John. Merci d’avoir pris le temps de t’entretenir cette pour les lecteurs d’Albinfo.ch, surtout compte tenu de votre emploi du temps chargé. La 36e édition du Festival international du film de Fribourg bat son plein. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle dans ce festival ?
Gjon’s Tears : Mon rôle est de transmettre la culture de l’art du Kosovo et de l’Albanie à Fribourg, mais pas seulement à Fribourg, mais aussi dans toute la Suisse, car c’est un festival international du film, c’était la première idée. Pour moi, c’était une bonne occasion de connaître encore mieux la cinématographie du Kosovo et de l’Albanie, car je n’y connaissais pas grand-chose. Alors quand j’ai fait les sélections de films, c’était pour moi une très belle façon de leur montrer, aux gens de la Suisse, à ceux qui désirent en savoir plus sur la culture du Kosovo et de l’Albanie. C’était une belle façon et j’ai considéré comme une tâche très importante de présenter la belle et vraie image du Kosovo. L’idée qui se dégage de tous ces films est que les habitants du Kosovo et de l’Albanie sont des gens très aimable et sincères. C’est ce que ces films reflètent le plus.
Albinfo.ch : Pour quelles raisons avez vous choisi ces films, car ce sont des films de genres différents ?
Gjon’s Tears : Il y a plusieurs raisons, l’idée n’était pas de montrer ce qu’est un Albanais ou un Kosovar en Suisse. Parce que j’ai vu des reportages que je n’aimais pas beaucoup. Parce que ça ressemblait un peu comme à aller dans un zoo au Kosovo et en Albanie. Je ne voulais pas diffuser cette idée, je voulais diffuser les valeurs du Kosovo et de l’Albanie. Par exemple, j’ai reçu un rapport d’un entraîneur de football qui est allé au Kosovo et a été surpris par l’hospitalité des Albanais. Ainsi, on comprend ces valeurs du Kosovo, qui sont très importantes pour moi. Ce sont des choses que j’ai apprises avec ma famille et je veux que tous ceux qui vont dans ce pays aient ces valeurs en tête. C’était donc l’idée de ces films. Ensuite, il y a aussi différents sujets, par ex. Le film de Skanderbeg, un film qui a une très bonne et importante histoire, je l’ai vu quand j’avais 10 ans. C’était une façon très intéressante de raconter avec ces différents films l’histoire et les valeurs de ces deux pays.
Albinfo.ch : Dans quelle mesure l’art en général, et le cinéma en particulier, influencent-ils la véritable présentation de la culture albanaise en Suisse ?
Gjon’s Tears: L’objectif de ce festival en Suisse est de faire découvrir le Kosovo et l’Albanie à des personnes qui ne connaissent pas vraiment ces pays. Car beaucoup d’Albanais venus à leurs débuts en Suisse étaient très discrets sur leur arrivée, puisque le Kosovo venait de sortir de guerre et ils étaient plus réservés et discrets pour parler de leur patrie. Par conséquent, l’idée est de montrer la véritable culture du Kosovo et de l’Albanie. Je crois vraiment que le cinéma et l’art albanais ont un grand espoir dans les cinémas internationaux et pour cela je suis très heureux pour ce festival.
Albinfo.ch : Quel aurait été votre appel auprès de la diaspora albanaise à Fribourg concernant ce festival, d’autant plus qu’une partie de celui-ci est consacrée au cinéma albanais ?
Gjon’s Tears : Pour les lecteurs d’Albinfo et la diaspora qui sont cinéphiles, mon conseil est de profiter de tels événements. Même s’ils les ont regardés il y a quelque temps, ces films devraient être revus, par ex. Skanderbeg, Zgjoi, ainsi que d’autres courts métrages. Afin de diffuser la culture albanaise, entre eux et au-delà, et de parler de ces sujets qui deviennent fréquents.
Albinfo.ch : Il reste encore quelques jours avant la fin du festival. Avez-vous beaucoup de travail à faire?
Gjon’s Tears : Il y a beaucoup de choses que je fais, pas seulement de la promotion au sein du festival, mais il y a aussi d’autres choses parce que je suis un artiste, je fais de la musique. Je vis actuellement à Paris et je travaille également sur mes projets personnels. Il y a beaucoup de choses à faire en ce moment, mais il est positif que le festival représente la diaspora albanaise en Suisse. Surtout quand on sait que la sixième langue la plus parlée en Suisse est l’albanais et que j’ai entendu dire qu’un Kosovar sur 10 vit en Suisse. C’est donc une chose très importante de donner un temps de parole et une vie, à notre diaspora albanaise, qui depuis longtemps s’est toujours voulue plus secrète et réservée à la culture albanaise. Je pense que maintenant, avec l’art et la culture des Albanais et nos artistes, comme Elina Duni, qui fait également partie du jury du festival, il est agréable d’avoir des gens du Kosovo et de l’Albanie, qui sont aptes à présenter la culture et l’art des Albanais.
Albinfo.ch : Bonjour Elina. Merci pour votre temps. En tant que membre du jury international, je peux imaginer que vous êtes surchargée de travail à faire la critique des films du festival. Sans trop entrer dans les détails, pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle dans ce festival ?
Elina Duni : Le directeur artistique du festival, Thierry Jobin, m’a sollicitée dans le cadre du jury international. Nous sommes 4 et c’est le jury le plus important du festival, qui est le seul jury qui décerne 2 prix pour ses longs métrages. C’est une demande qui m’a surprise, car d’une part je suis cinéphile, j’aime beaucoup les films, j’aime le cinéma, mon père est acteur et j’ai grandi avec cet esprit de théâtre et de cinéma et, d’autre part, car je trouve très intéressant le choix de Thierry d’engager un musicien dans le jury du festival. C’est un autre œil qui étranger au domaine, mais un œil qui vient d’un autre côté du domaine de l’art. J’aime ça et je suis très contente d’être ici. En fait, cela fait longtemps que je ne suis pas allée au cinéma parce que je n’ai pas le temps mais je regarde des films sur l’ordinateur. Quand je pense que j’entre dans ces salles où les lumières s’éteignent 4 fois une journée, il y a quelque chose de magique qui m’a fait redécouvrir la magie du cinéma et l’inattendu car je ne lis pas les textes du film qui m’attend. J’entre dans la salle et me laisse juste plonger dans cet univers.
Albinfo.ch : Ce n’est pas la première fois que l’art réussit mieux dans la diplomatie que la politique, notamment dans le cadre de la promotion des valeurs culturelles albanaises. Êtes-vous plutôt pour la diplomatie politique ou artistique ?
Elina Duni : Pour moi, l’art est la meilleure politique et je pense que des pays comme le Kosovo, l’Albanie et la Macédoine du Nord devraient investir davantage dans l’art, car c’est la plus belle façon de construire des ponts entre les peuples et les cultures. Plus il y aura d’investissements et d’aides de l’État, de subventions pour l’art, mieux ce sera pour les artistes, le public et les valeurs.
Albinfo.ch : Pensez-vous que les conditions sont réunies pour que nous voyions plus de films dans un avenir proche, qui proviendront de Suisse et seront réalisés par des réalisateurs, producteurs et artistes albanais vivant et travaillant en Suisse ?
Elina Duni : Bien sûr, je pense que c’est le moment. C’est Fisnik Maxhuni qui est l’un de ces représentants. Car comme toute immigration, celle-ci a ses vagues également. C’est la première vague où les gens doivent économiquement travailler, acquérir un statut de lieu d’où ils viennent, puis leurs enfants commencent et deviennent quelqu’un et étudient. Je veux dire, notre moment arrive et tout est prêt maintenant pour que cela se produise.
Albinfo.ch : Vous faites partie du jury international des longs métrages. Y a-t-il une un film que vous distingueriez pour les lecteurs d’albinfo.ch, pas nécessairement parmi les films en compétition ?
Elina Duni : Pour le moment, je ne peux pas parler des films qui sont en compétition, mais je peux citer deux films qui sont du Kosovo, c’est « Zgjoi » et « Martesa ». Ce sont deux films que j’ai toujours voulu voir et que Gjoni a choisi pour représenter les Albanais. Je veux les distinguer, car ce sont des films très intéressants qui parlent de perspectives sur certains des problèmes de notre vie quotidienne.
Albinfo.ch : Je crois que ce festival aide, ainsi qu’il contribue à l’élargissement de la perspective des concitoyens, pour ainsi dire, suisses.
Elina Duni : Absolument, car il y a une concentration sur la communauté albanaise et c’est pour cela que je suis ici, car quelqu’un de cette communauté voulait aussi faire partie du jury. Non seulement il y avait un engouement sur ces films, mais il y avait également qui représente cette communauté à la distribution des prix.
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