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Le Kosovo sous tension à la veille du vote sur la démarcation
Un an après l’accord de Vienne sur la démarcation entre le Kosovo et le Monténégro, l’Assemblée doit voter le 1er septembre sa ratification et ceci sous la pression des partis politiques d’opposition qui demain mettront à l’épreuve la majorité.
L’opposition a menacé de manifester devant l’Assemblée, qui a besoin de recueillir deux tiers des votes de l’Assemblée du Kosovo, soit ceux de 80 députés sur 120, afin de ratifier l’accord qui est une des conditions préalables, imposée par l’Union européenne, à la libéralisation des visas.
L’opposition n’accepte pas l’accord, estimant que par cette démarcation, le Kosovo perdra 8 300 hectares de terre.
De son côté, la Commission gouvernementale sur la démarcation, mais aussi des experts internationaux choisis par l’ancienne présidente du Kosovo, Atifetje Jahjaga, ont déclaré que le Kosovo n’a pas perdu un mètre de terrain et qu’il possède le même territoire qu’avant la Constitution de 1974.
Mais les experts en sécurité et les politiques considèrent que le jour de la votation sera très difficile pour le pays. Et cela a même conduit le ministère de l’Éducation à reporter le début de l’année scolaire au 5 septembre. Les dirigeants de la KFOR (forces de l’OTAN au Kosovo), considèrent la situation comme étant très délicate.
Afrim Hoti, professeur de droit international à l’Université de Prishtina, a déclaré que si le vote sur la démarcation ne passe pas, le pays entrera dans une phase de crise politique, qu’il n’aura pas une nouvelle chance et que les conséquences seront graves.
Parallèlement, Vigan Qorolli, professeur de droit international à l’Université de Prishtina estime que : « Si 80 députés votent pour la démarcation, alors il n’y aura plus de nouvelle possibilité de négocier de nouvelles frontières ».
Mais dans les deux cas la situation au Kosovo sera compliquée. Si cela passe, selon les analystes politiques, la situation pourrait dégénérer à Dukagjin (Pejë, Deçan, Gjakovë), et si elle échoue, alors le gouvernement devrait démissionner et le pays aller au-devant de nouvelles élections.
Quelques députés de la majorité ont aussi exprimé leur opposition à la ratification de l’accord. Par conséquent toutes ces polarisations, y compris l’utilisation d’engins explosifs de ces derniers jours, pourraient avoir un lien avec cet accord.
En dépit de ces luttes et des incertitudes, le président du Kosovo, Hashim Thaçi, a demandé la ratification de l’accord. Selon le président, s’il ne devait pas être ratifié le Kosovo en payerait les frais en termes d’intégration, en termes diplomatiques, de libéralisation des visas et de mise en place de la nouvelle armée du Kosovo.
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