Kosova

La situation se tend entre la Serbie et le Kosovo

Depuis lundi soir, l’armée serbe était en état d’alerte renforcée après les récentes tensions au Kosovo voisin, où ont eu lieu des tirs et des explosions et où des barrages routiers ont été érigés par la population serbe locale.  Le ministre serbe de la Défense, Milos Vucevic, dans un communiqué, a déclaré avoir reçu l’ordre du Président Vucic « pour l’armée serbe d’être au plus haut niveau de préparation au combat ».

Le chef des armées de Belgrade a annoncé avoir été dépêché par le président, Aleksandar Vucic, à la frontière avec le Kosovo. Le ministre de la Défense a indiqué que le chef de l’État a ordonné de renforcer la présence militaire serbe de 1500 soldats à 5000.

La Serbie ne reconnaît pas l’indépendance déclarée en 2008 de son ancienne province méridionale, peuplée à 95% d’Albanais. La Serbie et son président Vucic encouragent les 120.000 Serbes au Kosovo à défier les autorités locales, au moment où Pristina veut faire valoir sa souveraineté sur l’ensemble du territoire du Kosovo.

Ainsi, depuis le 10 décembre, au Nord du pays, plusieurs centaines de Serbes du Kosovo ont érigé des barrages composés de camions et d’autobus dans le but de protester contre l’arrestation d’un ancien policier serbe. En conséquence, la circulation vers deux postes frontaliers avec Belgrade est totalement paralysée.

Peu avant le départ du général Mojsilovic vers la frontière avec le Kosovo, plusieurs médias serbes ont diffusé une vidéo dans laquelle on entendrait des coups de feu, faisant croire qu’il s’agissait de combats  survenus en début de soirée lorsque les forces kosovares auraient essayé de démanteler une barricade. Cette information a immédiatement été démentie par la police kosovare, qui a assuré sur sa page officielle Facebook que ses membres n’avaient participé à aucun échange de tirs ni quelconque démantèlement de barricade.

La presse de Pristina a par ailleurs fait savoir qu’une patrouille des forces lettones de l’OTAN se trouvait dans la zone de tirs.

Le ministre kosovar de l’Intérieur, Xhelal Svecla, a confirmé que la patrouille de la Kfor avait été attaquée. De son côté, la force de l’Alliance a annoncé mener une enquête sur des tirs ayant survenus le 25 décembre, à proximité d’une patrouille de la mission de l’OTAN au Kosovo. Aucun blessé ou dégâts matériels ne sont à reporter.

Depuis hier soir, le poste frontière de Merdar est fermé à la circulation. Cela a été confirmé par le Centre national de gestion des frontières, au sein du ministère de l’Intérieur. Ce point est fermé en raison des barricades que les Serbes ont placées dans la partie serbie.

“La circulation au point frontière Merdar est fermée en entrée et sortie, en raison des barricades sur le territoire de la Serbie, aux alentours de 2 kilomètres, jusqu’à nouvel ordre”, indique l’annonce du Centre National de la gestion des frontières. La fermeture de ce point de frontière coïncide avec la rentrée au pays en masse de la diaspora Kosovare pour les fêtes de fin d’année.

Par ailleurs, des ressortissants de la Diaspora qui ont été contraints de revenir du poste frontière de Merdare auraient été attaqués à la grenade assourdissante par des personnes à proximité des barricades.

“Il y a eu des provocations, où l’un des Serbes qui bloquait la route a tiré une bombe assourdissante dans notre direction”, a déclaré l’un d’entre eux.

Début novembre, des centaines de policiers serbes travaillant pour la police du Kosovo mais également des juges, procureurs et autres fonctionnaires ont démissionné en masse pour protester contre une décision d’interdire aux Serbes qui vivent au Kosovo d’utiliser des plaques d’immatriculation délivrées par la Serbie – décision qui est désormais suspendue.

Selon la Première Ministre serbe Ana Brnabic, la situation avec le Kosovo est en ce moment « au bord du conflit armé ».

/albinfo.ch/