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La dernière « bombe » de Zaev fait trembler la Macédoine

Les dernières écoutes téléphoniques publiées par LSDM ont dévoilé le meurtre d’un Macédonien par le gouvernement Gruevski. Ceci a poussé des milliers de personnes à protester dans les rues, où ils se sont heurtés aux forces de police.

La dernière « bombe » du leader de l’opposition Zoran Zaev (LDSM) semble être la plus remuante pour le gouvernement de Macédoine, qui a été accusé du meurtre d’un citoyen albanophone et de l’avoir dissimulé au public. En effet, M. Zaev a publié des bandes audio sur lesquelles le premier ministre Nikola Gruevski et d’autre membres du gouvernement seraient en train de converser afin de trouver le meilleur moyen pour enterrer cette affaire. Cette discussion a provoqué la colère des citoyens macédoniens qui ont manifesté par milliers et qui se sont heurtés aux forces de police.

Les manifestants ont lancé des objets et ont brisé des vitres du bâtiment du gouvernement, ils ont endommagé certaines voitures et ont brûlé des containers. La police a recouru au gaz lacrymogène et aux canons à eaux afin de disperser la foule, qui avait pour principale revendication la démission du gouvernement.

Les conséquences de cette manifestation sont nombreuses : des dizaines de policiers et manifestants blessés. La violence des policiers a par ailleurs été condamnée par les diplomates internationaux. Les manifestations d’hier et celles d’aujourd’hui ont fait monter les tensions et ont aggravé la situation en Macédoine, qui est toujours très tendue.

La ministre de l’intérieur de Macédoine, Gordana Jankullovska, a déclaré que la manifestation de la veille à Skopje constituait une attaque vandale contre la police. Selon elle, les forces de police n’ont pas recouru ni abusé de de leur force contre les manifestants.

De plus, elle souligne que 38 policiers sont blessés, dont 6 grièvement, et que 30 manifestants ont été arrêtés, dont 2 mineurs.

Le chef de la mission de l’OSCE à Skopje, l’ambassadeur Ralf Breth a exprimé ses inquiétudes liées aux manifestations d’hier soir devant le siège du gouvernement à Skopje. « Les droits de se rassembler et à manifester sont des droits garantis constitutionnellement pour tous les citoyens du pays. Toutefois, de telles manifestations ne doivent pas être caractérisées par la violence » a fait savoir Breth.

Maja Kocijancic, porte-parole de l’UE, a exprimé son regret pour les policiers et les manifestants blessés durant les heurts devant le siège du gouvernement, avant de faire appel à manifester dans le calme. Selon elle, les auteurs politiques à Skopje doivent trouver une solution convaincante afin de sortir de la crise politique.

« L’UE confirme son inquiétude liée à la situation en Macédoine. Cette inquiétude a été soulignée dans les dernières conclusions du Conseil de l’UE. L’UE exprime son regret pour les manifestants et les policiers blessés lors des manifestations de la veille. L’UE tient à rappeler tout particulièrement la grande importance du droit à l’organisation de manifestations calmes et de la liberté d’expression conformément aux conventions européennes des droits de l’homme » a souligné Mme Kocijancic

Le parti albanais du gouvernement, le BDI, lors de la rencontre d’hier (mercredi) avec le secrétaire générale pour la politique extérieure du Conseil de l’Europe, Alain le Roy, a réclamé quant à lui l’engagement de la Commission européenne dans les pourparlers pour la résolution de la crise politique.