Coalition LDK-PDK: pour et contre

L’accord de coalition LDK-PDK se voit différemment. Certains le considèrent positif, du fait qu’il fait cesser la crise, alors que d’autres le voient comme une continuation du crime

Le deputé de l’assemblée du Kosovo et l’ex-général à la retraite de l’UCK, Rrustem Mustafa – Remi, semble être le politicien le plus visionnaire du Kosovo. En effet, un jour après les élections parlementaires, le 9 juin dernier, Remi avait déclaré que la gouvernance du Kosovo sera assurée par les deux plus grands partis, LDK et PDK, car « ce sont les processus qui demandent un telle chose ». Tous se moquaient de cette idée, mais après 5 mois, c’est finalement Rémi qui a raison.

Deux jours auparavant, les leaders des deux partis les plus importants au Kosovo, Hashim Thaçi, du PTK et Isa Mustafa du LDK, ont signé un accord de coalition gouvernementale, donnant ainsi fin à une crise politique de cinq mois.

Un tel accord n’a pas satisfait tous les partis, surtout le parti d’autodétermination« Vetëvendojse » et celui de Ramush Haradinaj « AAK ».

L’accord prévoit d’octroyer le parti du premier ministre au LDK et le parti de Thaçi, en échange de ce poste, prendra la tête du parlement et, après deux ans, lorsque le mandat d’Atifete Jahjgaga prendra fin, ce sera Hashim Thaçi qui deviendra président du pays.

Il est également dit que les postes minoritaires et les autres postes et agences étatiques seront proportionnellement partagés. Cependant, les deux partis doivent encore travailler sur ces points avec des groupes de travail qui viennent tout juste d’être formés.

L’accord a été salué par les partis signataires, alors qu’il a été qualifié de« continuation du crime » par l’AAK, VV et Nisma. Isa Mustafa, qui jusqu’il y a trois jours faisait partie du « Bloc », a été traité de traitre et de démagogue.

Thaçi qualifie l’accord LDK-PDK, comme un accord de « principe »

Le dirigeant du PDK, Hashim Thaçi, a rencontré le conseil d’administration de son parti, desquels il a reçu le soutien pour l’accord de coalition parvenu il y a deux jours. Selon lui, le LDK et le PDK sont semblables au niveau du programme et de la vision politique.

« Nous avons du retard, mais c’est un accord juste, durable, sincère et respectueux, basé sur des principes, des critères et des standards de la gouvernance occidentale. Avec le PDK et LDK, nous avons une orientation politique vers la droite. Nous aurons également une inclusion totale de la classe politique » a indiqué le leader du PDK, Thaçi.

L’accord Thaçi-Mustafa a également été soutenu par le conseil du LDK.

En effet, c’est par un communiqué que le parti de l’ex président Rugova a laissé savoir que des groupes de travail avaient été crées, afin de finaliser les détails concernant les postes gouvernementaux et l’harmonisation du programme gouvernemental. Cependant, les accusations lancées par les membres du bloc n’ont pas plu au LDK.

« Leur tendance a dénigrer le dirigeant du LDK, avec qui ils avaient un accord de gouvernance et l’avaient approuvé comme leader du bloc postélectoral. Le LDK est satisfait d’avoir compris que le réel objectif des leaders du AAK et du VV n’est pas le changement de gouvernement, mais l’atteinte à la personne du leader du LDK » indique le communiqué.

La ligue démocratique du Kosovo invite le spectre politique dans son entièreté à se distancer de telles positions, qui ne font que polariser et empoisonner la scène politique, et à collaborer dans le but d’établir les nouvelles institutions du Kosovo.

De l’autre côté, le leader de l’AAK, Ramush Haradinaj a qualifié l’accord Thaçi-Mustafa de nuisible pour le Kosovo. Il a également ajouté qu’il continuerait à travailler avec les alliés de l’opposition afin de raccourcir le mandat de ce gouvernement.

VV et AAK: continuation du crime et de la corruption

Ramush Haradinaj, président de l’AAK, a expliqué durant une conférence de presse que l’accord PDK-LDK présente une union de deux mauvais modèles de gouvernements qui se sont remarqués non seulement au niveau central, mais également au niveau de Prishtina.

« Le mélange des deux mauvaises écoles de gouvernance va engendrer une régression continuelle au Kosovo. Ces deux écoles ont déjà démontré l’échec par le passé. Les plus mauvais et les plus faibles se sont unis pour le mal du pays et de son futur » a précisé Haradinaj.

Le dirigeant de Vetëvendosje, Albin Kurti, s’est montré encore plus strict. Ce dernier a expliqué que cet accord a pour objectif de tenir au secret réciproquement les dossiers sensibles de chaque parti, pointant le doigt vers Isa Mustafa, sans pour autant cacher les accusations envers l’ambassadeur des Etats-Unis, Tracey Ann Jacobson, en tant qu’initiatrice de l’accord.

« Le collaborationnisme d’Isa Mustafa avec le PDK rendra les corrompus encore plus riches, les criminels encore plus protégés, les pauvres encore plus pauvres, la classe faible encore plus faible, et la classe moyenne deviendra pauvre, les services secrets encore plus puissants, Mitrovica encore plus séparée, et la Serbie encore plus présente au Kosovo » s’est exprimé Kurti.

Quant au co-fondateur du parti Nisma et ex-membre du PDK, Jakup Krasniqi, il affirme que c’est l’électorat des deux partis qui a été trahi, et non pas les partis de l’opposition. Il ajoute que le mensonge fait partie de la culture politique albanaise.

Krasniqi: l’électorat a été trompé

« Trahi et déçu, c’est ainsi que nous pouvons définir l’état de l’électorat des deux partis de la nouvelle coalition. Les citoyens n’ont qu’une solution : la fuite de leurs pays d’origine. Je suis désolé pour ceci, et même très désolé ! Ce qui m’étonne le plus, c’est la culture du mensonge dans la politique albanaise ! Ou alors c’est peut-être ceci la politique !? L’art de la tromperie ! » a insisté Krasniqi.

L’ambassadeur américaine au Kosovo, Tracey Ann Jacobson, a fait savoir pour VOA que l’accord de coalition entre le PDK et le LDK est un accord parvenu entre les politiciens du Kosovo, et n’a rien à voir avec l’ambassade des Etats-Unis ou avec la communauté internationale.

Jacboson a ajouté que, peu importe le gouvernement, celui-ci devra travailler rapidement et avec grand engagement afin d’atteindre les objectifs stratégiques du Kosovo, tout en espérant que la semaine prochaine sera synonyme de création des nouvelles institutions.

L’accord entre le PDK et le LDK a eu pour intermédiaire la présidente Atifete Jahjaga, où l’ambassadeur américaine a également été présente. Cet accord donne fin à la crise politique de cinq mois, et sera mise en applicaiton la semaine prochaine. Le gouvernement et le parlement seront approuvés en une fois.

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