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Savary : «Le PS a des liens très forts avec les Albanophones»
Dans le cadre du dossier sur les élections fédérales de 2015, Géraldine Savary, vice-Présidente du Parti socialiste suisse et Conseillère aux Etats socialiste à Berne, répond aux questions d'albinfo.ch
albinfo.ch : Comment est-ce que vous analysez la crise actuelle des réfugiés/migrants qui se dirigent vers l’Europe. Quelles sont selon vous les issues face à cette situation ?
Géraldine Savary : La crise actuelle est sans précédent, une des pires que nous ayons vécue depuis la deuxième guerre mondiale. Les migrants sont des personnes persécutées par des conflits extrêmement violents. Ces guerres sont en partie le résultat des politiques occidentales vis à vis de l’Afrique et du Moyen-Orient. Nous devons donc y répondre, avec humanité et efficacité. Au niveau européen d’une part, en répartissant les réfugiés dans les pays d’accueil de façon correcte. Il n’est pas acceptable que seuls les pays du Sud et de l’Est de l’Europe prennent en charge l’exode de ces populations. Il n’est pas acceptable non plus que ces pays construisent des murs et hissent des barbelés. On ne doit pas rajouter de la tragédie à la tragédie. La Suisse doit aussi faire sa part, comme elle s’y est engagée. Nous avons les capacités humaines et techniques pour accueillir plus de réfugiés. A plus long terme, nous devons faire en sorte que les requérants d’asile puissent travailler et être intégrés quand leur demande d’asile est acceptée. Il faut accélérer les procédures de traitement de dossiers, comme le prévoit la nouvelle loi sur l’asile. Enfin, le système Dublin, qui prévoit que les réfugiés sont renvoyés dans leur pays de provenance a montré ses limites.
albinfo.ch : Quelle est la perspective de votre parti en lien avec l’intégration des étrangers en Suisse ? Comment voyez-vous ce processus en ce qui concerne les populations albanophones ?
Géraldine Savary. Le parti socialiste a de très forts liens avec la communauté albanophone. Beaucoup sont d’ailleurs membres de notre parti. J’en suis fière et je les remercie de leur confiance et de leur engagement. Cela a sans doute un lien avec le fait que la Suisse a tout de suite reconnu l’indépendance du Kosovo, grâce à la ministre socialiste de l’époque, Micheline Calmy-Rey. Le parti socialiste se bat depuis longtemps pour l’intégration des étrangers, au niveau fédéral en défendant les budgets liés à l’intégration, au niveau cantonal et communal et proposant envers et contre tout des mesures pour l’accueil et l’intégration des étrangers (droits démocratiques renforcés, scolarisation des enfants et des jeunes en formation, cours de langue, soutien aux communautés, etc.)
albinfo.ch : Comment se positionne votre formation politique sur le sujet de la révision de la loi sur la naturalisation ?
Géraldine Savary : Le parti socialiste se bat pour que passe l’initiative parlementaire de la conseillère nationale socialiste Ada Marra, pour une naturalisation facilitée des étrangers de troisième génération.
albinfo.ch : Faut-il, selon vous, renforcer le poids des personnes d’origine immigrées en Suisse, notamment en ce qui concerne la participation à la vie politique et sociale dans le pays ?
Géraldine Savary: Le parlement, de manière générale, est composé de profils trop semblables. Ce sont majoritairement des hommes, de plus de cinquante ans, de professions libérales, suisses d’origine. La démocratie suisse ne peut se passer des personnes issues de la migration, des femmes, des jeunes. Il y a là un vrai déficit de représentation.
albinfo.ch : Est-ce que dans votre parti politique vous comptez des candidats aux élections fédérales originaires des Balkans, et en particulier du Kosovo ?
Géraldine Savary : Oui, beaucoup. Plutôt en Suisse alémanique, je le reconnais.
albinfo.ch : Quelle place occupe la région des Balkans à vos yeux, sur le plan de la politique étrangère de la Suisse?
Géraldine Savary : C’est une région importante. Nous avons beaucoup à y apprendre. Les Balkans, c’est le trait d’union de toutes nos cultures, européenne, slave, musulmane, chrétienne, orthodoxe. C’est aussi un espace au cœur de l’Europe qui doit être consolidé, pacifié, qui doit avoir un avenir. La Suisse participe au maintien de la paix, dans la région, par les troupes de la Swisscoy. A plus long terme, il me paraît nécessaire de multiplier les échanges entre notre pays et le Kosovo en particulier. La diaspora albanophone est très importante en Suisse. Les échanges et les partenariats doivent donc être renforcés.
albinfo.ch : Vous avez un groupe pour la migration au cœur de votre parti et des forums semblables dans les sections cantonales. Quel est leur rôle ?
Géraldine Savary : Leur rôle, c’est de porter les revendications des socialistes issus de la migration dans notre parti. Et aussi de faire comprendre aux communautés étrangères que le parti socialiste est une formation très engagée pour le respect des libertés fondamentales et le droit des migrants en particulier.
albinfo.ch : Historiquement il y a plus de candidats d’origine des Balkans dans les processus électoraux communaux et cantonaux. Avez-vous des candidats de poids pour ces élections fédérales ?
Géraldine Savary : Une des explications tient au fait qu’il y a un droit de vote et d’éligibilité au niveau communal, parfois cantonal pour les étrangers. Au niveau fédéral, ce n’est pas le cas, malheureusement. Les personnes d’origine des Balkans, en particulier celles qui sont arrivées dans les années 80 et 90, ne sont pas là depuis suffisamment longtemps pour être connues et élues dans des scrutins aussi difficiles que ceux des élections fédérales. Je suis persuadée que tout cela va changer. Les élus d’origine balkanique des communes et des cantons vont progressivement arriver aux fonctions et responsabilités nationales. Il faut dire que pour tout le monde, les élections fédérales, c’est un parcours du combattant !
Le parti socialiste a de très forts liens avec la communauté albanophone. Beaucoup sont d’ailleurs membres de notre parti. J’en suis fière et je les remercie de leur confiance et de leur engagement. Cela a sans doute un lien avec le fait que la Suisse a tout de suite reconnu l’indépendance du Kosovo, grâce à la ministre socialiste de l’époque, Micheline Calmy- Rey. Le parti socialiste se bat depuis longtemps pour l’intégration des étrangers, au niveau fédéral en défendant les budgets liés à l’intégration, au niveau cantonal et communal et proposant envers et contre tout des mesures pour l’accueil et l’intégration des étrangers (droits démocratiques renforcés, scolarisation des enfants et des jeunes en formation, cours de langue, soutien aux communautés etc.)
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