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Conversation avec un jeune prêt à partir pour la Syrie
Ce fut un après-midi ordinaire quand un jeune homme entre 25 et 30 ans, albanais avec un dialecte du Kosovo, m’a salué et m’a demandé si j’avais un peu de temps à lui consacrer. Je me suis souvenu que je l’avais déjà rencontré une autre fois. Je vous en prie, lui ai-je dit, en lui proposant de s’asseoir dans le bar qui était situé près de la route.
Je voudrai que tu m’éclaires sur une question à laquelle depuis fort longtemps je n’arrive pas à répondre. Puisque tu connais bien les questions religieuses, je voudrai connaître ton opinion concernant les départs au jihad en Syrie. Je voudrai y aller, mais je crains de faire une erreur. (C’était était la période du temps où plusieurs dizaines d’enfants avaient été tué en Syrie avec des produits chimiques).
Je lui ai alors demandé pourquoi il souhaitait prendre ce chemin ? Il m’a rétorqué qu’en Syrie tous les jours il y a des gens innocents qui meurent, en particulier des enfants. Il m’a parlé de l’armée d’Assad et m’a affirmé que la coupe était pleine. Je veux aller là-bas pour contribuer à la protection des enfants et des personnes innocentes et veuves.
Après l’avoir écouté s’expliquer, je lui ai affirmé que les choses ne sont pas toujours comme nous les percevons. Deux groupes se battent au nom de Dieu et un seul va au ciel. Comment peux-tu être sûr que tu vas faire partie du groupe qui ira au paradis parmi des dizaines de factions présentes sur le terrain.
C’est très clair pour moi désormais, m’a-t-il fait remarqué. Considérant ces paroles, je me suis rendu compte que je venais de lui ôter un très grand fardeau de ses épaules. Cependant beaucoup de gens innocents meurent là-bas et nous ne faisons rien pour eux, a-t-il souligné. Je lui ai alors répondu que dans le monde, à chaque minute et à chaque heure, des milliers d’innocents perdaient la vie. Près de 20.000 personnes meurent de faim chaque heure en raison de la pauvreté et de la malnutrition. Voici un domaine où nous pouvons contribuer sans avoir à nous mettre en danger. Et ce type d’aide est très valorisé par l’Islam. Je ne sais pas, m’a-t-il répondu, j’ai la tête toute embrouillée, mais merci pour vos conseils.
Après cela, il m’a quitté. Je n’ai même pas pu connaître son prénom. Je l’ai rencontré plusieurs fois par la suite après notre discussion et j’espère avoir eu un impact positif sur la décision qu’il devra prendre.
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