Intégration

Ils reviennent de leur pays d’origine

C'est avec impatience que la diaspora attend le retour des vacances d'été. L'amour qu'ils nourrissent pour leur pays d'origine surmonte tous les obstacles qui se dressent sur le chemin du retour : les longues attentes aux frontières, un voyage long et éreintant ou encore le prix élevé des billets d'avion,

La fin des vacances sonne le glas du retour en Suisse. Les émigrés étant retournés au Kosovo pour célébrer la nouvelle année doivent prendre le chemin du retour. En voiture, le voyage est long, et l’attente aux frontières peut atteindre les 3 ou 4 heures, avec des files de voiture de près de 3 kilomètres.

Bujar Zajmi est originaire de Gjilan. Il fait partie de celles et ceux qui ont opté pour un voyage en voiture. Cette année, confie-t-il, le trajet a été épuisant et a duré en tout 33 heures. «Pour aller au Kosovo, il m’a fallu 33 bonnes heures. En revenant en Suisse, je suis allé beaucoup plus vite. A chaque fois que je vais au Kosovo, je constate de nouveaux changements. Les nouveaux immeubles d’habitation poussent comme des champignons. Le commerce d’animaux dans les parcs a été interdit. Il n’y a que le prix du macchiato qui ne bouge pas. C’est la seule chose qui ne semble pas vouloir connaître une inflation», explique Zajmi.

Mais tous n’ont pas choisi de faire le voyage en voiture. Certains ont opté pour un voyage en avion, malgré le prix élevé des billets. Pas d’interminables colonnes de voitures, mais des conditions météorologiques qui ont amené plus d’un voyageur à devoir modifier leur date de départ. C’est ainsi que samedi dernier, beaucoup de Kosovars se sont retrouvés à l’aéroport de Zurich pour accueillir les membres de leur famille en revenant de Prishtina.

«Je dois bien avouer que le prix des billets d’avion est exagérément cher. Pour trois personnes, nous avons payé 1600 euros. Avec cette somme, nous aurions pu nous offrir un séjour de luxe en Turquie, tout compris dans le forfait. Pour aller au Kosovo, le billet à lui seul coûte une fortune», confie Nehat Ademi, originaire de la ville de Ferizaj. Comme tant d’autres, il attend le retour de sa femme et de ses deux enfants. Nehat déplore la mauvaise situation économique de son pays d’origine. C’est surtout pour la jeunesse sans travail qu’il s’inquiète.

«Je buvais un café dans un restaurant à Ferizaj, lorsqu’un enfant m’approche. Il vendait des chewing-gums, et il me confie que c’était son anniversaire ce jour-là, me demandant de l’aider de quelques pièces. Mais voilà que plusieurs jours plus tard, le même enfant vient à nouveau me parler, et me redit la même chose. Je trouve cela très triste de voir des enfants et des citoyens kosovars dans ce genre de situations», ajoute Adem.

L’inquiétude quant à la mauvaise situation économique est très largement partagée par les personnes interrogées par albinfo.ch à l’aéroport de Zurich. Les jeunes, quant à eux, ont une perspective un peu différente de leur pays d’origine et des séjours qu’ils y passent.

Fitore Azemi a 17 ans. Elle est attendue à l’aéroport par son père, Bajram (45 ans). Fitore est née en Suisse, mais aime beaucoup se rendre dans le pays d’origine de son père. «Je m’amuse beaucoup quand je vais au Kosovo. Il y a plein de gens partout et les cafés sont bondés. Je vais régulièrement au Kosovo. Ce n’est pas uniquement pour passer du bon temps, mais c’est aussi parce que je veux montrer mon respect envers le pays d’origine de mon père», explique Fitore.

Pour Lirim Selimaj, originaire de Tropoja, à part les interruptions de courant et les routes sans signalétiques, c’est toujours un plaisir de retourner au Kosovo. «Là-bas, les gens sont plus proches les uns des autres, ils expriment plus de respect et plus d’amour les uns pour les autres. Ton pays d’origine t’attirera toujours. Je suis né là-bas, et j’y ai beaucoup d’amis et d’amies», explique Selimaj.

Les émigrés nourriront toujours un sentiment d’attachement et d’amour pour leur pays d’origine. Cet amour est notamment dû à la distance qui les sépare de leur pays. C’est avec impatience qu’ils attendent les prochaines vacances pour pouvoir retrouver les leurs. Pour cela, ils vaincront tous les obstacles qui se dresseront sur leur chemin: un voyage long et difficile, de longues heures d’attentes aux frontières ou encore des billets d’avion trop chers.