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La conseillère fédérale Sommaruga plaide pour une réforme du système d’asile en Europe

Les pays européens ne peuvent pas se contenter de chercher des solutions aux défis migratoires à l’extérieur de leurs frontières: ils doivent aussi mettre en place un système d’asile commun, avec un partage des responsabilités. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a lancé cet appel jeudi 12 juillet 2018 à Innsbruck, lors d’une rencontre informelle des ministres de la justice et des affaires intérieures de l’UE et des pays associés à Schengen.

Sur mandat du président de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’ambassadeur de Suisse auprès des Nations Unies à New York Jürg Lauber et son homologue mexicain Juan José Gómez Camacho ont recueilli au cours des 15 derniers mois les idées et expériences des différents États en matière de migration et élaboré un premier projet de cadre de référence pour la coordination globale des migrations, qu’ils ont soumis à la communauté des États pour consultation. L’approbation de ce projet par les États membres des Nations Unies marque la fin de la phase de négociation du nouveau pacte mondial sur les migrations (« Global Compact »). Le texte doit être présenté en vue de son adoption aux chefs d’État et de gouvernement des 193 États membres lors de la conférence intergouvernementale qui sera organisée en décembre 2018 à Marrakech (Maroc).

À l’issue des négociations relatives au pacte mondial, les États membres de l’ONU se sont accordés sur un cadre d’action pratique, qui renforce la coopération internationale dans tous les domaines relevant de la gouvernance des migrations et prévoit la prise en compte à long terme ainsi que l’examen régulier de la thématique migratoire dans le cadre des Nations Unies. Le document contient dix principes (validité illimitée des droits de l’homme pour tous les migrants et droit souverain des Etats de déterminer leur politique migratoire p. ex.) ainsi que 23 objectifs assortis d’une liste de mesures en vue de les atteindre. Tandis que les objectifs reflètent l’engagement commun de tous les États, les mesures constituent des instruments que ces derniers peuvent utiliser de manière autonome en fonction de leurs priorités et de leurs capacités. En outre, le pacte mondial constitue un document de référence pour une coopération renforcée entre États, mais aussi avec d’autres acteurs tels que le secteur privé ou la société civile.

Du point de vue suisse, la conclusion des négociations relatives à un « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » indique que les États reconnaissent qu’aucun d’entre eux n’est en mesure de maîtriser, à lui seul, un phénomène d’une telle complexité. Les Nations Unies représentent l’enceinte idéale pour aborder ensemble la question migratoire dans toutes ses dimensions, selon une perspective globale et inclusive. La codirection du processus de négociation par l’ambassadeur Jürg Lauber a par ailleurs permis à la Suisse de participer en première ligne à ce processus important de l’ONU qui touche à une question clé de notre époque et d’exercer avec crédibilité son rôle au sein du système international.