Opinion

Kosovo : Liberté et paix, les conditions d’une bonne gouvernance !

Il est de bon ton aujourd’hui d’ironiser sur ce moment fondateur, en relevant que le Kosovo ploie toujours sous l’impuissance publique, les difficultés économiques et les tensions sociales. C’est vrai, aux espoirs les plus fous de l’indépendance a succédé la dure réalité quotidienne, mais n’oublions pas l’essentiel : la conquête de la Liberté.

En 2008, j’avais assisté, aux côtés de la communauté albanaise de ma commune de Fully, à la cérémonie télévisée de la Proclamation de l’indépendance du Kosovo, au Parlement de Pristina.

J’avais été frappé par la dignité avec laquelle ce moment si attendu avait été vécu. Pas d’explosion de joie bruyante, ni d’exaltation passionnelle, mais de la retenue et une forme de solennité, une claire conscience de partager un moment historique.

Venant après tant d’avanies et d’injustices, cette Proclamation de la souveraineté n’était pas une revanche sur un destin de souffrances, mais une promesse d’avenir et d’émancipation collective.

Il est de bon ton aujourd’hui d’ironiser sur ce moment fondateur, en relevant que le Kosovo ploie toujours sous l’impuissance publique, les difficultés économiques et les tensions sociales.

C’est vrai, aux espoirs les plus fous de l’indépendance a succédé la dure réalité quotidienne, mais n’oublions pas l’essentiel : la conquête de la Liberté.

On me rétorquera : à quoi bon la liberté pour qui n’a pas de travail, est mal logé et peine à nouer les deux bouts, pour qui ne reçoit pas tous les soins que réclame sa maladie ? Or, si je sais que les réponses données aujourd’hui sont loin d’être satisfaisantes, j’ose parier sur une évolution de la société civile et de la gouvernance de l’Etat.

D’une démocratie vivante et d’un pouvoir ouvert jailliront des solutions et des réformes. Avec la nécessité de conforter la paix dans la région, malgré les ressentiments et les désillusions. Car seul l’apaisement des esprits pourra garantir le progrès et la concorde.

Le Kosovo sera ce que son peuple voudra qu’il soit. Surtout, il comptera sur sa force et sa détermination. Mais ses amis étrangers doivent  s’ouvrir toujours plus, en lui apportant un soutien solide et une attention continue.

En ce jour anniversaire, qu’il me soit permis d’adresser au peuple du Kosovo et à la Nation albanaise, mes sentiments les plus fraternels et les plus républicains.

 

Léonard Bender, avocat, vice-Président de l’Association Albinfo.ch