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Le Ghettoisme de l’UE irrite les Kosovars

Certains jeunes ont organisé une action symbolique en clouant des passeports kosovars aux murs en signe de déception envers Bruxelles.

La décision d’hier du Conseil européen de poursuivre « l’embargo » sur les visas délivrés aux citoyens du Kosovo a beaucoup déçu à Prishtina. Certains jeunes ont organisé une action symbolique devant le bureau de l’UE au Kosovo, ils ont cloué des passeports aux murs en signe de frustration envers Bruxelles.

« Après l’échec de la diplomatie kosovare à l’UNESCO, le gouvernement doit rendre compte devant le peuple et la jeunesse », ont déclaré les jeunes du parti de l’opposition Nisma (l’Initiative). Selon eux, la ghettoïsation du Kosovo est la conséquence des erreurs du gouvernement.

Le vice Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Hashim Thaci a déclaré être très irrité par la décision de l’UE. Il a pointé du doigt l’UE concernant les retards pour la libéralisation de la circulation, qualifiant ces délais de grave provocation et de signe de l’incapacité de Bruxelles. Lors d’une réunion du gouvernement, le ministre a annoncé des manifestations devant le bureau de l’UE à Prishtina.

Les analystes politiques de Prishtina sont contre cette protestation, ils reprochent précisément au ministre et au gouvernement d’avoir échoué au sujet de la libéralisation des visas.

L’analyste Halil Toshi, dans une interview pour « Zëri », a dit que c’était une triste idée de mener les Albanais contre l’Europe, contre son essence et l’idée même européenne, et cela uniquement parce que Thaçi n’a pas réussi à répondre aux critères et normes de Schengen.

« L’échec de cet homme est précisément ce qui est aujourd’hui en train de mettre les Albanais en opposition à l’Europe, après 103 ans d’aide de l’Europe aux Albanais, pour la construction de la nation en 1912 et le renforcement de l’État et la libération du Kosovo en 1999-2008 ».

L’analyste Imer Mushkolaj a déclaré que les citoyens ne devraient pas prendre au sérieux l’appel de Thaçi à protester devant le bureau de l’Union européenne à Prishtina.

« Avant d’appeler à manifester, il doit assumer la responsabilité de l’échec de ce processus. Je ne crois pas qu’aucun citoyen ne devrait prendre au sérieux l’appel de M. Thaci, qui s’est montré extrêmement hypocrite avec cette approche », a-t-il dit.

Le Ministre des Affaires intérieures, Skënder Hyseni, a tenu une réunion avec les ambassadeurs des pays membres de l’UE accrédités à Prishtina. Lors de la réunion, Hyseni a promis que le Kosovo s’emploierait à remplir les critères pour la libéralisation des visas.

Le Ministre a déclaré que la question de la migration illégale des Kosovars est maintenant sous contrôle et a souligné que le Gouvernement de la République du Kosovo se penchera sur les causes à long terme de la migration. « Le Kosovo ne doit pas rester le seul pays isolé, la libéralisation des visas bénéfice aux citoyens du pays », a déclaré le ministre Hyseni.

Le Premier ministre du Kosovo, Isa Mustafa, a déclaré que le document du Conseil des affaires générales de l’Union européenne n’est pas le document final sur la base duquel se prend la décision pour la libéralisation des visas.

« J’ai été informé que le document, qui a été remis hier, n’est pas le document qui servira à l’évaluation des questions de libéralisation des visas. Ce document est associé à l’expansion et à l’évaluation concernant le respect des conditions de la libéralisation, la décision pour la libéralisation des visas sera donnée dans les prochains jours. J’ai également exprimé nos préoccupations et inquiétudes concernant le retard dans ce processus », a déclaré M. Mustafa, lors de la réunion du gouvernement.

Le Président de l’Assemblée, Kadri Veseli, a déclaré que l’Union européenne doit expliquer pourquoi les citoyens du Kosovo se voient refuser le droit de voyager sans visa depuis maintenant cinq ans.

« Il faut que nos collègues européens comprennent une chose. S’il y a de la corruption et du crime organisé, il faut punir la police et les politiques kosovars, mais en finir avec les sanctions sur les citoyens. Qu’ils arrêtent de délivrer les visas des politiciens, le mien en premier », a déclaré M. Veseli.