“Il est plus difficile pour un immigré de soutenir ouvertement l’UDC”

Claude-Alain Voiblet, vice-Président de l'Union Démocratique du Centre (UDC) Suisse, livre pour Albinfo.ch son analyse de la participation des populations d'origine albanophone ou immigrée dans son parti politique et dans la vie politique suisse

Albinfo.ch: Avez-vous connaissance de personnes issus de ces milieux qui seraient engagées au sein de votre parti ?

Claude-Alain Voiblet: Oui, contrairement à ce que certains pensent, beaucoup d’étrangers bien intégrés avec une approche conservatrice des valeurs qui font la force de notre pays, sont proches de l’UDC. Toutefois, il n’est pas déjà simple en Suisse romande de porter l’étiquette de l’UDC pour les citoyens suisses, cela doit l’être d’autant plus pour les personnes fraichement naturalisées ou pour celle et celui qui accepte de se porter candidat lors d’élections au niveau communal.

Albinfo.ch: On constate qu’il y peu, ou presque pas de représentants politiques ou candidats issus de familles migrantes albanophones en Suisse. Comment vous expliquez cette situation ?

Claude-Alain Voiblet: Il est difficile de répondre à cette question, il faut cependant admettre que les opportunités offertes aux étrangers d’accéder à un poste à responsabilité politique sont restreintes. La plupart des immigrants qui souhaitent participer à la vie politique passe d’abord par la case naturalisation. La naturalisation est le signe d’une intégration réussie, elle exprime la volonté d’une personne de s’engager pour la défense des valeurs qui font la richesse de notre pays.

Albinfo.ch: On le sait, les personnes des Balkans en Suisse sont plutôt traditionnalistes car ils viennent de milieux ruraux. N’y-a-t-il là un paradoxe entre leur faible engagement au sein de l’UDC et leur tendance de vote ?

Claude-Alain Voiblet: Ce constat est probablement une réalité. Toutefois la stigmatisation de l’UDC par la presse et les autres partis politiques rend plus difficile pour un immigré le soutien ouvert à la politique de l’UDC. Cela étant, il est clair que les racines de l’UDC, son attachement à nos valeurs et son approche socio-culturel est très proches de la perception politique des immigrants venant des milieux ruraux des Balkans.

Albinfo.ch: Est-ce que la base de l’UDC élargira aussi sa base envers ces populations à moyen-long terme ?

Claude-Alain Voiblet: L’UDC n’est pas inactive et elle a à plusieurs reprises rencontrés les personnes issues de l’immigration qui souhaitaient s’engager en politique. Même si notre parti préfère que les personnes qui veulent prendre part à la vie publique passet en priorité par une naturalisation suite à une bonne intégration, les listes électorales de l’UDC au niveau communal sont largement ouvertes à la communauté albanophone.

Albinfo.ch:Quelle analyse UDC livre quant à la participation politique de la population d’origine immigrée dans la vie politique suisse ?

Claude-Alain Voiblet: Comme dit précédemment, notre parti souhaite que la participation active d’un étrangers à la vie politique dans notre pays passe par une démarche de naturalisation. Les conditions de participation à une liste électorale ne sont pas beaucoup plus contraignante qu’une naturalisation. Cependant la naturalisation devrait être synonyme d’une bonne intégration et exprimer la volonté de la personne concernée de s’inscrire dans une démarche à long terme indiquant ainsi une volonté de responsabilité dans l’exercice des droits politiques.

Albinfo.ch: Comment peut-on selon vous améliorer sa participation à la vie politique helvétique?

Claude-Alain Voiblet: La priorité réside dans la reconnaissance de nos instituions et dans le respect de tous les acteurs politiques qui respectent notre système de démocratie directe. En regard avec les prestations offertes aux migrants pour expliquer leurs droits politiques, ce n’est pas un problème d’information. Il est du devoir des partis politiques de s’intéresser aux immigrés qui par leurs démarches et leurs attitudes souhaitent adhérer le plus rapidement possible à nos valeurs.