Après la souffrance et les péripéties, les albanais du Kosovo ont enfin vu la lumière. La déclaration d’indépendance est lue à haute voix dans l’enceinte du parlement du Kosovo pour traverser les murs et atteindre les oreilles du monde entier.
Cette année, la fête survient trois jours après les élections parlementaires anticipées remportées par le partie Autodétermination (Vetëvendosje) d’Albin Kurti. Le monument Newborn, qui symbolise la naissance du nouveau pays pour ce 13ème anniversaire, a changé de visage. Cette année, il s’habille des couleurs de l’armée du Kosovo. Le slogan : « Nous avons amené la paix ensemble. »
La journée d’aujourd’hui a commencé par une cérémonie dans la cour du gouvernement, où le drapeau du Kosovo a été hissé par la Garde Cérémoniale. La présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, et le premier Ministre en devoir, Avdullah Hoti, ont pris part à la cérémonie.
Entre temps, Osmani et Kurti ont présenté leurs hommages près de la tombe d’Ibrahim Rugova, l’ancien président historique du Kosovo. Les autres cérémonies se sont déroulées à la statue d’Adem Jashari, le commandant légendaire de l’UCK à Prekaz et Skenderaj avant de conclure par un concert récital.
La déclaration d’indépendance
Le 17 février 2008, à 15 :39, le parlement du Kosovo a déclaré le Kosovo indépendant. 109 sur 120 députés ont participé à la séance durant laquelle le parlement a unanimement déclaré le Kosovo indépendant, souverain et démocratique.
La déclaration d’indépendance du 17 février 2008 constitue la conclusion d’un parcours long et douloureux pour les citoyens du Kosovo. Pendant plusieurs années, jusqu’en juin 1999, le peuple a souffert de l’épuration ethnique menée par le régime serbe de Slobodan Milosevic. A la fin de la guerre et de l’installation des troupes internationales au Kosovo, ce n’est qu’en 2005 que le processus de définition du statut a commencé.
Depuis le 13 juin 1999 lorsque les forces serbes ont été forcées à quitter le Kosovo, cette province a été administrée par la MINUK, Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo et les institutions démocratiques du Kosovo : le parlement, le président et le gouvernement.
Même si la Serbie n’avait plus aucun contrôle sur le Kosovo, ce dernier est plusieurs fois mentionné dans la résolution 1244 des Nations Unies comme un protectorat de l’ONU faisant juridiquement partie de la République Fédérale de la Yougoslavie.
Le 2 février 2007, l’envoyé spécial pour le statut du Kosovo, Martti Ahtisaari, a soumis sa proposition, à Prishtina et Belgrade, de l’indépendance conditionnée du Kosovo, qui a ensuite engendré la naissance du pays indépendant. Après plusieurs sessions de négociations, le Kosovo a été déclaré indépendant le 17 février 2008.
Le 22 juillet 2010, le Tribunal International de la Justice a confirmé par son verdict consultatif que l’indépendance du Kosovo n’a enfreint aucun article de loi internationale.
Les pays de l’Union Européenne
Le 18 février 2008, la présidence de l’UE a fait comprendre que les pays membres étaient libres de décider individuellement quant à la reconnaissance du Kosovo.
La plupart des pays de l’UE ont reconnu le Kosovo mais Chypre, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et l’Espagne ne le reconnaissent toujours pas.
Peu avant la déclaration d’indépendance du Kosovo, l’Union Européenne a approuvé le déploiement d’une mission non-militaire de 2,000 membres, « EULEX », dont l’objectif principal serait l’application de la loi au Kosovo. Les 27 membres, dont les plus réticents à reconnaitre le Kosovo, ont approuvé le mandat d’EULEX. La Serbie considère ceci comme une occupation et qualifie les mesures de l’UE comme illégales.
L’Organisation des Nations Unies
Suivant une requête de la Russie, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a tenu une session en urgence, l’après-midi du 17 février 2008. Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies, a publié un communiqué neutre dans lequel il a demandé « d’éviter tout acte qui pourrait mettre en danger la paix, attiser la violence ou menacer la sécurité au Kosovo ou dans la région ». En parlant au nom des six pays, Belgique, Croatie, France, Allemagne, Italie et Etats-Unis, l’ambassadeur belge auprès du Conseil de Sécurité a exprimé son regret : « Le Conseil de Sécurité a échoué a se mettre d’accord pour le chemin à suivre. Ce blocus existe maintenant depuis plusieurs mois. Les événements d’aujourd’hui représentent la conclusion d’un processus de statut dont les possibilités ont été épuisées durant les négociations. »