Les émigrés ne respectent pas les règles de la circulation au Kosovo

Certains conducteurs qui viennent au Kosovo depuis l’étranger se comportent de manière irresponsable au volant. Néanmoins, ce sont plutôt les services de l’ordre de Prishtina qui sont pointés du doigt pour cette mauvaise conduite.

Arif Balaj se trouve à Prishtina pour ses vacances d’été. Il a la cinquantaine et vit à Londres. Il prend soin de ne pas sortir avec sa voiture anglaise, dont le volant est à droite.

« Le trafic est très dense. Les gens ici n’ont pas la patience d’attendre. Ils ne respectent pas les signalisations et personne ne respecte jamais la priorité », dénonce-t-il à albinfo.ch.

Mais il ne blâme pas seulement le comportement des Kosovars.

« Ceux qui viennent de l’étranger, en constatant ce désordre, se mettent à faire la même chose », dit-il en riant.

Le comportement au volant est un bon indicateur de la culture d’une société.

Muhamed Krasniqi, directeur de la haute école professionnelle « Tempulli », à Prishtina, explique que le comportement au volant reflète la culture, mais est également indicatif du niveau général de respect des règles de circulation et des dispositions légales.

« Pendant les mois d’été, lorsque nos rues sont submergées de voitures venant au Kosovo de l’étranger, il arrive souvent que certains de ces conducteurs ne soient pas le meilleur exemple d’un comportement responsable », indique Krasniqi à albinfo.ch.

« Je ne pourrai jamais tout à fait comprendre le dédoublement de personnalité de certains de ces conducteurs, dont le comportement dans les villes où ils travaillent et vivent est exemplaire mais qui, pendant leur séjour au Kosovo, deviennent les pires exemples de mauvaise conduite. Certains de ces conducteurs ont causé des accidents de la circulation ».

« La meilleure façon de minimiser les dangers de la circulation est que chacun respecte la loi et adopte un comportement responsable. Un comportement responsable reflète aussi le niveau culturel des individus et de la société », explique-t-il.

Il ajoute que les enfants sont touchés par le comportement de leurs parents dans le trafic. « Il est bien connu que les enfants imitent les comportements de notre quotidien », dit-il. Par conséquent, il invite les parents, en particulier les conducteurs, à être prudents au volant et à parler avec leurs enfants des bons comportements à avoir sur les routes.

Elbasan Kamberi, instructeur à l’école de conduite « Fahrchule Rausch » à Munich, partage en grande partie la même opinion. Mais, originaire de la vallée du Presevo, il déclare à Albinfo.ch que les problèmes de circulation causés par les migrants au Kosovo pourraient facilement être empêchés par les autorités compétentes.

« L’État a des responsabilités majeures face à ces mauvais comportements routiers. Les Albanais, quand ils sont en Suisse ou en Allemagne, conduisent très bien, dans le respect des signalisations et des règles de circulation. La raison en est que dans ces pays la loi est stricte et ne pardonne à personne. Au Kosovo, il y a plus de laxisme et les mêmes personnes se comportent donc différemment », a déclaré Kamberi.

« La liberté qui, au Kosovo, est laissée aux individus, est mal utilisée. Il faut augmenter les sanctions, en pratiquant des retraits de permis de conduire de plus d’un mois », propose-t-il.

Daut Hoxha, agent d’information de la police du Kosovo, a déclaré à albinfo.ch, que la police a pris des mesures préventives et notamment pour la saison estivale.

« Au cours de cette période se tiennent des mariages, fêtes et conférences et avec l’arrivée de nos compatriotes de la Diaspora, nous faisons face à un afflux supplémentaire de personnes et de véhicules dans nos rues », déclare Daut Hoxha.

Selon ce dernier, pour garantir la sécurité dans le pays, y compris la gestion du contrôle de la circulation routière, la police du Kosovo a élaboré le « plan spécial été 2016 », qui sera appliqué par tous les postes de police régionaux.

« Le but de la police est d’augmenter les mesures préventives sur tout le territoire du Kosovo, afin de créer un environnement sûr pour tous les citoyens, les entreprises et la société dans son ensemble, dans le but d’éviter les accidents et les amendes », a-t-il dit.

« En termes d’accidents, durant la première moitié de 2016, la situation demeure préoccupante de par leur augmentation significative. En juin 2016 nous avons eu 10 accidents mortels. Nous demandons à tous les conducteurs de respecter les règles de la circulation routière afin de contribuer à la prévention des accidents, en particulier ceux avec issue fatale. Dans le cas contraire, la police appliquera les sanctions prévues par la loi pour ceux qui contreviennent aux dispositions », a-t-il ajouté.

albinfo.ch

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